Kutjara E. Raijer [FINI]

Née dans en marge d'une tribu aborigène du nord de l'Australie, Kutjara fait partie d'une lignée d'hybride crocodile marin, existant depuis des siècles. Les Kunjas, comme on les appelaient dans la tribu, étaient considérés comme des esprits protecteurs par la tribu avoisinante, descendants des Gardiens laissé par l'esprit saurien Mangar-kunjer-kunja, qui est sensé avoir créé l'homme et le protéger depuis la Création. Le nom de "Kutjara" veut d'ailleurs dire "Femme lézard". Vivant dans les abords de la mer et dans les mangroves, ces hybrides ont toujours protégé leur tribu d'adoption. Kutjara est née d'une mère aborigène et d'un père Kunja. Bien que son albinisme en faisait une créature un peu plus étrange que d'habitude, elle suivit les traces de son père avec courage et fut éduquée dans le but de protéger la tribu. Ils restaient la plupart du temps à l'écart de celle-ci, comme la tradition des Kunja le voulait. Les aborigènes venaient simplement quémander de l'aide ou faire quelques offrandes, mais de façon très sporadique et cérémonielle. Les Kunja était vénérés, mais également craint car puissants et dangeureux. Les Crocodiles Marins sont un danger naturel, et les Kunja étaient l'épitome de cette violence et de cette puissance. Ils protégeaient donc la tribus des dangers comme des crocodiles trop envahissants, chassaient ou péchaient pour eux en cas de disette, et se battaient également contre d'autres hybrides ou encore contre des tribus voisinent venant disputer le territoire. Bien que jeune, Kutjara participait avec son père et eut son lot de cicatrices de combats. Elle apprit à se battre, à chasser, à défendre les autres ainsi qu'à être discrète. Très curieuse de nature, elle était fascinée par tout ce qu'elle pouvait apprendre de la faune, et aimait beaucoup nager sur le littoral pendant de longues heures.

Mais un jour, alors qu'elle n'avait que 13 ans, la civilisation moderne vint à eux. Jusqu'à présent épargnés grâce à la forêt dense et difficilement traversable, le choc des cultures fut très grands et la première rencontre se passa mal. Il y eut des échanges de javelots et de coups de feu, qui donnèrent grand peur aux aborigènes. Ils demandèrent l'aide de Kutjara et de son père, pensant que seuls les Kunjas pouvaient les protéger. Mais le rapport de force était inégal. Bien que les Kunjas et les aborigènes connaissaient le terrain, les armes en face d'eux n'avaient pas d'égal. Face au danger, tous les jeunes de la tribus et même des Kunjas furent mis à l'abris, envoyé plus loin dans un autre site de campement. Le père de Kutjara mourut lors du combat bref mais intense. L'incompréhension était à son paroxisme, et il fallait plus d'une année où les choses durent se calmer. C'est grâce à un antrhopologue que le dialogue put se faire, mais avec grande méfiance. Au début, Kutjara était en colère contre ces êtres à la peau claire qui venaient avec des armes qu'elle ne connaissait pas. Mais elle était curieuse de ce qu'ils utilisaient, et leur peau claire similaire à la sienne l'intriguait. La paix fut rétablie, mais comme on le sait avec l'histoire, pour un prix terrible pour les aborigènes : l'assimilation.

L'assimilation forcée n'épargna pas Kutjara, qui piquée par la curiosité et trop jeune pour vraiment comprendre ce qu'il se passait, accepta de suivre ces gens proche d'elle et pouvant lui apprendre des choses. Elle n'avait plus de famille, sa mère étant morte depuis longtemps, son père mort lors des affrontements et n'ayant pas de cousins ou frère ou soeur. Elle fut adoptée par l'anthropologue qui faisait partie de la mission d'exploration, le Docteur William Estrama Raijer. Elle eut de la chance d'être tombé sur une personne qui tentait de comprendre ce qu'elle était et de la protéger, non de l'utiliser. Il l'éduqua sur ce qu'était le monde aujourd'hui, les sociétés, mais également la culture scientifique et botanique. Mais elle ne put être protégée bien longtemps. Bien que passionnée par la faune et sa curiosité la poussant à en apprendre plus sur ces humains et les autres enigmas, la vie n'était pas du genre à être clémente. L'intolérance dans l'école où elle fut amenée, ainsi que son sens de la justice et sa facilité à en venir aux mains lui valurent des ennuis. Il fut décidé qu'elle soit retirée de l'école publique, pour être intégrée dans une école militaire. Son père adoptif ne voyait pas cela d'un bon oeil, mais il n'avait pas vraiment le choix. Il obtint simplement la promesse de ne pas l'utiliser contre son gré comme une arme, et qu'elle ait le choix ou non d'intégrer le corps armé plus tard. Etonnement, Kutjara se plut dans ce nouvel environnement. Bien que la discipline n'était pas forcément sa tasse de thé, et qu'elle n'aimait pas obéir bêtement sans rien comprendre, les rapports de force étaient inversés. Ici, on la respectait pour sa force mais également son talent au combat, et sa propention à l'altruisme en faisait une alliée de choix et un élément de justice. Les années passant, elle voulut continuer vers 18 ans son apprentissage dans l'armée, voulant à la fois voir du pays et respecter son envie de justice. Avec la nouvelle vision de la ségrégation et de l'assimilaton forcée, elle fut autorisée à retourner voir sa tribu. Mais les choses avaient bien changés. Sa vision du monde était beaucoup plus vaste, elle avait eu accès à des connaissances et des technologies diverses. Mais sa tribu avait eu beaucoup plus de mal à faire la transition, bon nombre de personnes étant mortes d'épidémies apportées par les "envahisseurs", et le reste sombrant dans l'alcoolisme. Les traditions n'étaient plus respectées, et les Kunjas n'existaient plus. Pire, les quelques Kunjas restants ont été vendu par la tribu à des sociétés de recherche, contre de l'argent pour s'acheter à boire. Kutjara était furieuse, triste pour ce qu'était devenu sa tribu. Mais elle ne pouvait vraiment en vouloir ni à la société moderne, ni à sa tribu. Elle n'arrivait pas à accuser soit l'un soit l'autre. Elle décida de ne plus retourner dans sa tribu, et se promit de retrouver les Kunjas restant. Mais pour cela, elle devait devenir plus forte et atteindre un niveau de pouvoir suffisant.

Elle continua dans ses études, entrant dans l'école supérieures des forces spéciales australiennes. Là, elle apprit beaucoup de chose sur le combat et la survie, peu importe le milieu hostile, urbain ou sauvage. Elle voyagea, rencontra beaucoup de gens d'espèces différentes, connu pour la première fois le froid (et ça ne lui a pas plus) ainsi que la frustration. Frustrée, car malgré ses performances et ce qu'elle accomplissait au sein de son unité, elle ne se retrouvait pas. Elle avait réussi à retrouver la trace des Kunjas vendus, mais seuls deux avaient survécus et ils étaient à présent totalement intégrés à la société moderne. Etrangement, ils ne voulaient pas revoir ni parler de leur tribus, ni même revoir d'autres Kunjas. Kutjara sentit qu'elle avait failli à son devoir de protection, et s'en voulut. Le temps passa, et elle approchait de la trentaine. Elle entendu parler d'une nouvelle académie, qui se voulait trans-espèce et aider la communauté à mieux s'entendre. Par curiosité, elle se renseigna sur les objectifs et la personne nommé O'Neil. Protéger les Enigmas, les hybrides et autres personnes ayant des pouvoirs, ou étant tout simplement différents des humains. Kutjara réfléchit... peut être était ce là une manière d'accéder à la rédemption ? Si elle aidait et protégeait ces enfants, arriverait elle enfin à être sereine et ne plus avoir de regret ? Son métier à présent commençait à l'ennuyer, ne trouvant plus sa place et cette sensation de justice qu la caractérise.

Elle prit donc contact avec la directrice de l'école, proposant ses services. Kutjara n'avait peut être pas de diplomes de professeurs, mais elle avait eu une éducation militaire qui pourrait s'avérer utile. Enseigner la discipline, gérer des situations de crises. Kutjara était également une arme en soit, et si elle pouvait protéger les élèves en combattant elle le ferait. Il y eu de longues discussions, car il fallait régler le soucis de quitter ses fonctions actuelles, le visa pour aller dans les caraïbes... Cela pris quelques mois, mais elle finit par tout régler. Prenant un vol pour l'académie, elle prit en premier ses fonctions en tant que professeur de sport. Le temps aidant et les résultats étant au rendez-vous, Kutjara pus créer des cours de combat, et également effectuer des acticités comme des cours de survies. Kutajara se plaisait dans ce milieu, aimant les enfants et les éduquer, les aider à mieux se comprendre et à se protéger. Autant les humains que les énigmas d'ailleurs. Après 3 ans passés dans l'école, elle accéda enfin au titre de responsable de classe, les 4e années, spécialisés dans le sport et le combat. Kutjata était heureuse, et ne manquait de rien. Enfin, selon elle...